Lundi 29 juillet : stage Mont-Blanc jour 1.

Mer de Glace.

Beau temps, quelques nuages.

[Julien raconte]

Réveil 7h, préparation des affaires, départ des filles en même temps que nous à 8h. Adieux à l’américaine. Les choses sérieuses commencent. Nous nous rendons au bureau des guides avec une certaine appréhension. 8h30 : arrivée à la maison de la montagne, désormais notre deuxième maison. Guillaume laisse un sac d’affaires précieuses puis on rencontre notre guide pour la journée : Gilbert (Gilou !). On attend les retardataires en allant voir la MTO de la semaine : orages mercredi, à peine mieux jeudi et vendredi… ça s’annonce pas très bien, mais on se remonte le moral : ce sera d’autant plus héroïque ! Les retardataires arrivent, 3 frères super baraqués. David le plus âgé, gros nounours timide, Marc le plus jeune, gros bonbon rose en combinaison de ski, et Maxime entre les deux, le play-boy bien musclé. En tout on est 6, le dernier est un blond des Pyrénées qui a loué son matériel au même endroit que Guillaume. Gilou nous explique la voie originelle du Mt-Blanc, puis celle qu’on va prendre, il nous raconte plein d’anecdotes, en vieux montagnard expérimenté.

On va à la gare prendre le train jusqu’à la mer de glace, après avoir été chercher le pique-nique concocté par Gilou… Le train est un peu poussif, et c’est bondé mais on arrive finalement en haut. Joli paysage sur la Mer de Glace, Les Drus à gauche, les Grandes Jorasses et l’Aiguille du Géant en face.

On se faufile parmi la masse de touristes jusqu’à un chemin qui descend sur le glacier. C’est raide et il faut descendre des échelles de 30 - 40 m, c’est autre chose que pour le Lac Blanc. Gilou nous propose de nous encorder, mais on refuse fièrement… Une fois en bas, il faut enfiler crampons et baudriers… Tout le monde semble s’être entraîné, sauf nous ! On fait pas les fiers mais grâce à la précieuse aide de Gilou, on finit par s’en sortir. On effectue nos premières montées et descentes sur le glacier, on apprend la technique du canard, la préférée de Guigui ! Un hélico de la gendarmerie vient chercher un blessé à quelques mètres de nous.

On continue de marcher sur des arêtes, au bord des crevasses. On descend au fond en rappel puis on remonte à l’aide des piolets, sur des pentes presque verticales, comme à la télé ! A quelques glissades près (et un trou de crampon dans mon pantalon) on s’en sort pas trop mal. David, le gros nounours timide, a un peu le vertige sur certains passages et préfère être encordé. Casse-croûte à midi : pain, jambon de pays, saucisson aux noix, fromage, pomme, twix. C’est bon mais pas très copieux. Pause-pipi impossible, il faut se retenir jusqu’à ce soir.

Après-midi : crevasses de nouveau, montées et descentes en canard. On termine sans les crampons, histoire de bien comprendre que quand on les a pas, ça glisse ! On remonte vers le train à travers les rochers et les échelles. Gilou nous montre l’endroit où la petite fille de 12 ans s’est fait écraser par un rocher la semaine dernière, et nous parle des 10 morts lors de l’ascension du Mont-Blanc un jour d’orage il y a quelques années : tout pour nous rassurer ! Il y a la queue pour redescendre à Chamonix. On s’endort un peu dans le train. On se paye une glace pour nous récompenser de notre journée : maintenant, on est des vrais alpinistes, se distinguant fièrement des touristes grâce à nos piolets, casques et crampons !

On va faire des courses au super U : pâtes bolo, bananes, puis on retourne chez les guides pour rencontrer notre guide des jours à venir : Frédéric, un petit jeune cool et bouclé en tongues nous est présenté. Il nous donne rendez-vous demain à 8h30 pour faire la « Petite Verte ». On rentre au camping, on regarde la carte pour avoir une idée d’où est cette fameuse « Petite Verte ». 3508 m avec une montée dans la neige à 45 degrés et la fin sur de la roche… Espérons que ça ira ! Pâtes bolo (500g, c’est vraiment facile à doser !).